Le voyage était limité à quelques jours, mais les résultats pour l’avenir sont inépuisables.
‘Abdu’l-Bahá, le fils aîné de Bahá’u’lláh, a été nommé à la tête de la foi bahá’íe à la mort de son père, en 1892. Dès son jeune âge, il a vécu avec son père une vie d’exil et d’emprisonnement imposée par le gouvernement perse et l’Empire ottoman.
En 1908, à la suite de la révolution des jeunes Turcs, ‘Abdu’l-Bahá, qui vivait alors dans la colonie pénitentiaire d’Akká, a été libéré. Quelques années plus tard, à l’âge de 64 ans, ne maîtrisant pas l’anglais et n’ayant reçu aucune éducation formelle, il a entrepris un voyage extraordinaire mais fatigant de trois ans en Égypte, en Europe et en Amérique du Nord — y compris au Canada — pour proclamer et expliquer les enseignements de son père.
La destination principale de ‘Abdu’l-Bahá au Canada était Montréal, où se trouvait la plus grande communauté bahá’íe du pays à l’époque. Il s’est aussi brièvement arrêté à la gare Union, à Toronto. C’est May Maxwell, une éminente bahá’íe de cette époque, qui l’avait invité à venir au Canada. Le séjour de ‘Abdu’l-Bahá a duré neuf jours, de son arrivée dans la soirée du 30 août 1912 à son départ le 9 septembre au matin. Il a d’abord été l’invité des Maxwell, dans leur maison, au pied du mont Royal, puis il a résidé à l’hôtel Windsor afin d’accueillir plus de visiteurs.
Allocutions de ‘Abdu’l-Bahá
‘Abdu’l-Bahá s’adressant à des milliers de personnes de tous les milieux, sur des sujets allant de l’économie à l’unité de toutes les religions. May et William Sutherland Maxwell l’ont accueilli dans leur ancienne résidence qui est maintenant considérée comme un sanctuaire bahá’í, le seul en Occident.
[…] voici Abdul Baha, chef du mouvement bahá’í pour la paix, qui est venu prêcher son évangile de fraternité et d’amour universels au peuple canadien.
Pendant son séjour à Montréal, ‘Abdu’l-Bahá s’est adressé à des milliers de personnes dans divers lieux, généralement par l’intermédiaire d’un interprète. À plusieurs occasions, le salon de la maison des Maxwells sur l’avenue des Pins ouest était bondé de visiteurs. ‘Abdu’l-Bahá a également accepté des invitations à s’adresser aux fidèles de l’église unitarienne du Messie et de la cathédrale méthodiste St. James — à l’époque la plus grande église méthodiste du Canada, — ainsi qu’à un groupe de 500 socialistes à la salle Coronation. Il a aussi eu des entretiens privés avec des personnalités, notamment l’archevêque de Montréal et le recteur de l’université McGill.
‘Abdu’l-Bahá a exposé à ces auditoires les principes fondamentaux de la foi de son père : les religions de Dieu ont toutes le même fondement, mais la religion a besoin d’être renouvelée ; les préjugés, qu’ils soient religieux, racistes, nationalistes ou idéologiques, doivent être éradiqués; les femmes et les hommes sont égaux devant Dieu ; la foi doit être en accord avec la science et la raison, et il est du devoir de chacun d’examiner la réalité de façon réfléchie. ‘Abdu’l-Bahá a également parlé de la justice économique et des moyens de réduire les inégalités matérielles extrêmes.
Les allocutions de ‘Abdu’l-Bahá à Montréal
Lisez les transcriptions (en anglais) des discours prononcés par ‘Abdu’l-Bahá lors de son séjour à Montréal sur le site de la Bahá’í Reference Library.
Talks at the Maxwell home
Autres discours publics
Couverture médiatique de son séjour
La presse montréalaise a accordé une grande couverture à sa visite. Trente-quatre articles ont été publiés dans dix des douze quotidiens de l’époque — plus que dans les autres villes d’Amérique du Nord où il s’est rendu. Peut-être à la surprise de certains journalistes, étant donné sa tenue orientale traditionnelle, la remarquable perspicacité dont faisait preuve ‘Abdu’l-Bahá à propos des problèmes contemporains a fait les manchettes. Il a conseillé de faire en sorte que les réalisations matérielles de l’Occident soient associées à des progrès spirituels afin de parvenir à créer une vraie civilisation — sans cela, le monde sera voué à la destruction.
Une des manifestations de cet état de fait était la course aux armements qui, en 1912, atteignait son apogée en Europe. ‘Abdu’l-Bahá a averti des dangers d’une guerre imminente qui serait la plus épouvantable de l’histoire du monde. La Première Guerre mondiale a éclaté quelques années plus tard. Dans une entrevue accordée à la presse, ‘Abdu’l-Bahá a félicité les Canadiens de ne pas avoir accumulé d’armements et, à ce propos, a qualifié le Canada de « pays heureux ».
Les conséquences de sa visite
Quelques années après son séjour au Canada, ‘Abdu’l-Bahá a écrit une série de lettres adressées à la communauté bahá’íe nord-américaine, dont plusieurs au Canada. Il y a parlé de la « plus grande joie » qu’il liait à son séjour à Montréal.
La résidence des Maxwell, que ‘Abdu’l-Bahá a appelée « sa maison », a été désignée sanctuaire bahá’í — le seul au Canada — et est conservée comme elle était vers 1912. Les visiteurs y sont les bienvenus.
Un aperçu de la visite de ‘Abdu’l-Bahá à Montréal
Lectures additionnelles
Apprenez-en davantage sur le passage de ‘Abdu’l-Bahá à Montréal dans le contexte des développements historiques de l’époque. Le projet 239 Days raconte l’histoire de chaque jour de son séjour en Amérique du Nord, y compris au Canada.
Dans la présente section
La visite de ‘Abdu’l-Bahá a donné un grand élan à la croissance de la communauté bahá’íe canadienne, un élan auquel plusieurs des premiers croyants au pays ont participé.