George Spendlove est né à Montréal, le 23 avril 1897. Éduqué par des professeurs particuliers, il a montré beaucoup d’intérêt pour l’histoire de l’art. À dix-neuf ans, au moment de la Première Guerre mondiale, il s’est engagé dans l’armée et a servi en Europe, où il a subi une grave commotion cérébrale qui a endommagé ses nerfs auditifs et provoqué une déficience auditive dont il a souffert jusqu’à la fin de ses jours. En 1919, il est rentré à Montréal, mais il n’a pu travailler pendant deux ans. C’est vers la fin de cette période qu’il s’est intéressé aux enseignements de Bahá’u’lláh, après avoir lu un livre sur les religions comparées.
Il participait régulièrement aux réunions tenues chez les Maxwell, avec qui il a tissé de solides liens d’amitié avant d’accepter finalement la foi bahá’íe. Bien des gens qui l’ont connu l’ont entendu raconter comment, lorsqu’il avait commencé à étudier la foi bahá’íe, il s’était procuré un grand carnet dans lequel noter, comme tout chercheur sérieux, toutes les questions auxquelles la Foi, selon lui, ne pouvait apporter de réponse satisfaisante. Trente ans plus tard, quand il a relu ce carnet, il a constaté qu’aucune question n’était restée sans réponse.
George Spendlove a contribué de façon cruciale aux activités de Green Acre, une école d’été bahá’íe à Eliot (Maine). C’est pendant des vacances d’été à Green Acre, où il donnait des cours, qu’il a rencontré Dorothy G. Spurr, de Sparkhill (New York). Ils se sont mariés en 1929 et ont eu deux enfants, David et Dorothy Grace. M. Spendlove a travaillé plusieurs années comme marchand d’œuvres d’art, puis il a vendu son commerce et voyagé durant un an en Palestine, en Inde et en Extrême-Orient. En 1932-1933, il a fait le premier de ses deux pèlerinages à Haïfa. L’année suivante, il s’est rendu à Londres pour étudier l’archéologie au Courtauld Institute de l’Université de Londres. Ayant complété ce programme, il a obtenu un certificat d’études supérieures en archéologie et a été recommandé à la Royal Academy pour aider à la préparation d’un catalogue pour la grande Exposition internationale d’art chinois présentée à la Burlington House en 1935. Pour se préparer à travailler dans le domaine de l’art chinois, Spendlove avait appris sans aide à lire la langue chinoise. Il a joué un rôle important dans l’établissement de l’Assemblée spirituelle nationale des bahá’ís du Royaume-Uni (le conseil administratif national).
En novembre 1936, George Spendlove est rentré au Canada pour travailler au Musée royal de l’Ontario, à Toronto, où il a supervisé les collections d’art du Japon et de l’Inde. Plusieurs années plus tard, il est devenu conservateur des collections d’art moderne européen et a été nommé chargé de cours spécial au Département d’art et d’archéologie de l’Université de Toronto. Sa mémoire remarquable lui permettait de se souvenir des détails d’œuvres d’art chinoises, de mobilier européen, d’œuvres d’art indiennes, de céramiques ou de laques japonais, d’horloges, d’objets de verre ou d’argent, ou de la collection Canadiana. Ses exposés étaient pleins d’esprit et de précision. Il jouissait d’une mémoire phénoménale et a fait une grande impression sur tous ceux qui l’ont rencontré.
En 1952, Spendlove a reçu sa dernière nomination, comme conservateur de la collection Canadiana au Musée royal de l’Ontario. Son premier livre, publié en 1958 et intitulé The Face of Early Canada, contient des illustrations d’objets de cette collection. Son deuxième livre, Collector’s Luck, a été publié en 1960. Pendant toutes ces années où il s’est passionnément consacré à sa vie professionnelle, comme en attestent ses nombreuses distinctions professionnelles, il a donné des conférences à Green Acre presque tous les ans et, pendant vingt ans, il a aussi tenu tous les mardis soirs, chez lui à Toronto, une rencontre d’information sur la Foi. Ces rencontres ont suscité une forte croissance de la communauté de Toronto.
En 1962, alors qu’il se préparait à sa retraite prochaine et envisageait de poursuivre ses voyages en Extrême-Orient, George Spendlove s’est éteint paisiblement dans son sommeil chez lui, à Toronto. Sa vie et son travail auront allié une spiritualité profonde et une intelligence brillante. Il a su gagner l’estime et l’affection, tant des bahá’ís que de ses collègues.
Note : Le présent article est basé sur l’article paru dans Bahá’í World, vol. 13, 1954-1963, rubrique « In Memoriam », p. 895-899.