May Ellis Bolles est la fille de John B. Bolles et de Mary Martin Bolles, dont les familles étaient établies aux États-Unis depuis plusieurs générations. Elle voit le jour le 14 janvier 1870, à Englewood dans le New Jersey, où elle passe les premières années de sa vie chez son grand-père maternel, un banquier de grand renom à New York.
May Bolles rencontre ‘Abdu’l-Bahá pour la première fois le 17 février 1899, lors d’un pèlerinage en Palestine avec un groupe de croyants américains. Elle raconte elle-même ce moment :
« De cette première rencontre, je ne peux me rappeler ni joie, ni douleur, ni rien que je puisse nommer. J’avais été transportée subitement à de telles hauteurs; mon âme était entrée en contact avec l’Esprit divin, et cette force si pure, si sainte, si puissante m’avait submergée. »
En octobre 1899, alors qu’elle vit à Paris avec sa mère et son frère, elle rencontre celui qui deviendra son mari. William Sutherland Maxwell est étudiant en architecture à l’École des Beaux-Arts. D’ascendance écossaise, il est issu d’une des plus vieilles familles de Montréal. Le 8 mai 1902, May Bolles et William Sutherland Maxwell se marient à Londres, en Angleterre.
Ils s’installent à Montréal où May Bolles Maxwell se distingue par ses nombreuses activités communautaires. Avant 1912, elle apporte son soutien au tribunal pour enfants de Montréal, et ses efforts sont essentiels au maintien de la station de distribution de lait de la rue Colborne. Vers 1914, elle fait venir de New York une enseignante Montessori et ouvre la première école de ce genre au Canada. Sa maison devient un centre actif, un foyer pour les bahá’ís, et un refuge pour les voyageurs qui passent par Montréal. De nombreuses personnes adhèrent à la foi bahá’íe, après en avoir entendu parler chez les Maxwell.
En 1912, les Maxwell apprennent qu’après avoir passé cinq mois aux États-Unis, ‘Abdu’l-Bahá viendra à Montréal et qu’il accepte leur invitation à séjourner chez eux. Tard dans la soirée du 30 août 1912, les Maxwell et Louise Bosch accueillent ‘Abdu’l-Bahá à l’arrivée du train de Boston. Il se rend directement chez les Maxwell et y reste pendant quatre jours. Pendant toute une semaine, le Montreal Daily parle de la visite de ‘Abdu’l-Bahá à Montréal. En plus des nombreux entretiens avec des groupes et des particuliers, ‘Abdu’l-Bahá prononce sept conférences publiques.
Dans une épître adressée au Canada, ‘Abdu’l-Bahá fait la louange de May Maxwell pour avoir très largement contribué à l’organisation de sa visite historique. La maison des Maxwell à Montréal est maintenant un sanctuaire bahá’í, le seul en Occident.
De 1902 à 1940, malgré une mauvaise santé qui la rendait presque invalide, elle a servi ses coreligionnaires avec dévouement – sur les plans local et national – et a entretenu avec eux une relation spirituelle unique.
Sa relation avec le Canada était aussi tout à fait spéciale. Une série de lettres de ‘Abdu’l-Bahá adressées aux bahá’ís d’Amérique du Nord de 1916 à 1917 ont libéré en elle une ardeur qui ne devait jamais diminuer. Elle a contribué à l’établissement des premières communautés bahá’íes de St. John’s, de Brockville, d’Ottawa, de Toronto, de Calgary et de Vancouver. La création de l’Assemblée spirituelle de Vancouver a été le résultat direct de son séjour dans cette ville en juillet 1926.
Sa maison aura été le centre des premières activités bahá’íes au Canada, et elle est considérée comme la mère spirituelle des bahá’ís canadiens, dont la communauté compte maintenant plus de 30 000 membres. Son service désintéressé a été interrompu en 1940 quand, peu après son arrivée en Argentine, May Maxwell est décédée à Buenos Aires alors qu’elle faisait ce qu’elle aimait le plus : faire connaître les enseignements de la foi bahá’íe.